À mi-parcours de la première montée, je ne savais pas si j’allais pouvoir me rendre jusqu’en haut. J’y suis arrivée, mais complètement épuisée!
J’ai fait de l’escalade sur mur intérieur dans le passé et j’ai pratiqué les arts du cirque sur trapèze et corde lisse, mais c’était ma première expérience en escalade de glace.
C’était un cours de deux heures et c’était ma première montée. Comment est-ce que j’allais faire les suivantes?
Pourtant j’enseigne le mouvement. Je sais bien que tout n’est pas dans la force musculaire. Il y a la préparation mentale, le système nerveux, la peur à gérer, etc.
La prof (Émilie de chez Passion Escalade) m’a dit : «La première montée est toujours la plus difficile».
Je me suis rappelé mes premières montées à la corde lisse.
En fait, lorsqu’on apprend quelque chose de nouveau, on utilise beaucoup plus d’efforts que nécessaire. On n’a pas encore développé la conscience propre à ce mouvement, on ne distingue pas encore les nuances d’une position à l’autre.
Ç’est encore pire lorsque la peur s’en mêle. Avoir peur de tomber ou de se blesser par exemple.
En cirque, mon prof appelait l’effort du débutant le «death grip» (l’emprise de la mort). Après tout, on se tient comme si notre vie en dépendait.
Puis on prend confiance en soi: on se sent plus à l’aise, la peur s’estompe et l’on se défait alors doucement des efforts superflus. Les muscles « parasites » qui s’engagent par habitude, mais nuisent à l’efficacité du mouvement, vont tranquillement s’apaiser (bon! parfois ça prend du temps, mais ça vient!).
C’est un peu comme l’approche minimaliste du mouvement. Ça ne veut pas dire que tout doit être facile et sans effort. Ça veut simplement dire que l’on apprend à utiliser le niveau d’effort adéquat pour une action donnée.
Par exemple, si vous ramassez un crayon au sol et que vous utilisez le même effort que si vous leviez un sac de riz de 10 livres, vous gaspillez votre énergie, non?
C’est pourquoi travailler seulement sur le renforcement ou l’étirement demeure insatisfaisant lorsqu’on veut améliorer notre qualité de vie, bouger mieux, avec plus d’aisance et d’efficacité.
Que ce soit pour l’escalade, le vélo, la danse ou même la marche, l’important n’est pas comment vous pourriez en faire plus ou travailler plus fort. Non, c’est plutôt: quelle zone de votre corps pourrait être relâchée? Comment pourriez-vous diminuer l’effort?
Lors de votre prochain entraînement ou activité, amusez-vous et rappelez-vous: si vous vous rendez compte que tout semble difficile, localisez les muscles parasites, voyez comment vous pouvez faire le travail sans eux, et prenez plaisir à vivre ce que c’est que de bouger en toute efficacité!
Entraînez-vous plus intelligemment pour optimiser l’effort et maximiser l’efficience!
C’est à ça que servent les classes de la Méthode Feldenkrais. Évidemment, j’ajoute une touche de Feldenkrais à mes classes d’entraînement et de Pilates.
À bientôt en classe!
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-Christine
Crédits photo: Pixabay